Monday 14 March 2016

L'IDENTITE DE JESUS DIVISE

Jn 7, 40-53

La tonalité de la liturgie devient chaque jour plus grave.  Toutes les lectures nous préparent au drame désormais tout proche de la Passion. Aujourd'hui, l'Évangile nous présente les différentes réactions que produisaient les paroles de notre Seigneur. Ce texte dans l'Évangile de Jean ne nous propose aucune parole de Jésus, mais nous parle des conséquences de ce qu'il disait.

En vérité Jésus est le signe de la contradiction que Siméon avait annoncé à Marie. Jésus ne laisse pas indifférents ceux qui l'entendent. La pression monte autour de lui. Beaucoup de regards divergents, discordants sont posés sur lui : On voit le regard de la foule : C’est vraiment lui le grand prophète ; Messie. Mais est ce que le Messie viendra de Galilée ? On voit le regard des chefs prêtres et des pharisiens ; les intellectuels spécialistes de l'interprétation de la loi. Pour eux, ceux qui écoutent Jésus sont égarés. On voit ensuite le regard de Nicodème, l’un des pharisiens, ce chercheur de Dieu, qui refuse au nom de la loi de condamner un homme sans l'entendre d'abord. Il y a enfin le regard des gardes envoyés pour se saisir de Jésus. Ils disent : Jamais personne n'a parlé comme cet homme. Jésus a vraiment divisé toutes les couches sociales.
Dans tout cela, le personnage des gardes m’a beaucoup attiré. Ceux-ci sont partis arrêter un malfaiteur. C’est probablement l’image qu’ils ont de Jésus ; c’est un malfaiteur. Arrivés auprès de Jésus, ils ne voulaient pas l’arrêter pendant qu’il enseignait. Ils se sont mis à l’écouter. Et lorsqu’il a terminé son enseignement, aucun d’entre eux ne songe plus à l’arrêter. A mesure que sa parole descendait dans leur cœur, une paix inhabituelle, et inconnue, les envahissait. A la fin de l’enseignement, ils méditent ce qu’ils viennent d’entendre, tout en retournant, silencieux, vers leur caserne.

Mais il faut qu’ils rendent compte de la mission. « Pourquoi ne l’avez-vous pas ramené ? » Ebahis par la question qui les arrache à leur méditation, ils répondent par un argument qui leur semble irréfutable : « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! » Ce n’est pas un argument à leur faveur. Ça complique un peu la situation : Avec cette réponse on voit que ces gardes ont non seulement formellement désobéi à l’ordre reçu de leurs supérieurs, mais ils prennent la défense du prévenu. Ils prennent la défense du malfaiteur. C’est grave ça. « Jamais un homme n'a parlé comme cet homme. »

Voilà pourquoi l’attitude des ces gardes m’a intéressé. Il y a un message pour nous dans ce comportement. Seuls ceux qui se sont exposés à la présence du Seigneur ont le courage de prendre sa défense. Ce ne sont pas les pharisiens qui se sont enfermé dans leur certitude que jamais le Messie ne viendra de Galilée, mais les gardes qui ont écouté la parole de Jésus et sont capables de changer le regard qu’ils avaient sur lui pour le défendre. Sans l’écoute de la parole, sans le contact avec le Christ, il n’y a pas de témoignage ; pas de vie chrétienne. Aussi demandons au Seigneur la grâce de demeurer fidèle à ces moments de rencontre intime avec lui dans la prière, les sacrements, l’adoration, la méditation de ta Parole. C’est la que nait notre témoignage, notre vie chrétienne.


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