Wednesday 6 June 2012

DISCUSSION ET CO-FIGURATION DE L'IDENTITE PERSONNELLE

LA SYNTHESE DU TFC EN PHILOSOPHIE
            Notre travail est intitulé Discussion et co-figuration de l’identité personnelle. Une lecture de Jean-Marc Ferry. Il part d’un constat selon lequel, actuellement le monde vibre au rythme des événements sociopolitiques et économiques dits globalisants qui donnent aux hommes des occasions de se rencontrer non pas dans des modalités d’une discussion pacifique dominées par une enrichissante contrariétée, mais dans des déchirements parfois violents dominés par des intérêts souvent individuels ou particuliers.
            Eu égard à ce défi que nous impose le cours incontournable de l’histoire, l’exaltation de la discussion pour la réhabilitation de l’identité personnelle nous semble être la grue la plus perfectionnée pour tirer l’homme des oubliettes engendrées par la course aux intérêts. Notre travail a le projet de nous amener à concevoir un monde partagé entre ceux qui, éprouvant quelque chose, peuvent comprendre ce qu’ils éprouvent ; comprenant ce qu’ils éprouvent, peuvent dire ce qu’ils comprennent ; et disant ce qu’ils comprennent, peuvent s’entendre sur ce qu’ils disent.
            Cet éloge de la discussion nous invite à voir comment l’homme peut se réaliser dans ce monde ; c’est-à-dire voir comment il peut accéder à une auto affirmation par la pratique de la discussion. Notre tâche se veut être une réorientation de l’homme dans la perspective telle que son identité et le rythme actuel du monde doivent convoler à juste noce. Loin être une spéculation aléatoire ou un dédale de la procédure pour atteindre l’identité personnelle, cette problématique nous invite à insérer la pratique de la discussion dans tous les systèmes sociaux de façon à viser le consensus. Ainsi, il nous faut premièrement découvrir les fondements de la discussion pour voir ensuite les co-figurations de l’identité personnelle.
            La quête des fondements de la discussion demande de saisir le sens profond de la sensation de façon à comprendre que, tel que le dit Jean-Marc Ferry, l’expérience du monde est d’abord immergée dans l’élément organique ; elle est premièrement effectuée avec le sentir, tel que la diversité de ses modes s’en trouve déterminée selon le corps. Avec le sentir immédiat apparaît la première communication.
            Ce qu’il faut dire est que la sensation en tant q’étape première que franchit un corps sensible conduit celui-ci à présenter un certain type de sentiment pour communiquer la façon dont il voit les éléments perçus.
            De cette affirmation découle une logique des choses qui ouvre la voie du désir d’action comme réponse qui permet la lecture d’un certain impact de la perception sensorielle sur le corps humain. L’action qui extériorise la sensation a une spécificité plus ou moins caractérielle : l’objet communicationnel visé dans cet agit. De ce qui précède, il convient de souligner que l’action ne demeure pas muette. Elle favorise l’ouverture à l’autre dans la saisie de sa signification qui oblige une réaction. Dès lors, l’ébauche d’un discours communicatif se fonde à cette instance où l’interaction devient le dénouement de l’agir d’un sujet qui se reliait sur lui-même vers une communication intersubjective où s’expriment les différentes perspectives. Le discours devient, non seulement une manifestation expressive de ce que l’on éprouve, mais aussi et surtout le phénoménalité de la vie intersubjective en tant que fondement de validité de l’action humaine. Ce discours communicatif qui s’inaugure dans cette entreprise langagière traverse des échelons qui vont de l’expérience première de la narration à la formation essentielle du discours reconstructif.
            Partant de l’expérience la plus simple de dire les choses telle qu’elles se présentent,  Jean-Marc Ferry l’exprime en termes de narration pour souligner, d’une manière authentique l’éclosion de l’intersubjectivité où le locuteur est capable de raconter un événement ou de dire ce qu’il a vécu. Ce premier niveau du discours narratif conduit au discours interprétatif qui souligne que ce qui advient n’est plus rapporté comme la contingence de l’événement, mais interprété comme la conséquence de l’action. A ce niveau le discours vise la compréhension du récit raconté et l’interprétation apparaît comme un mode discursif essentiellement réflexif où le centre d’intérêt n’est plus un simple racontar, il est plutôt un questionnement sur le mobile la circonstance et la conséquence de l’action.
            Après ce deuxième niveau du discours interprétatif, vient le troisième qui est celui du discours argumentatif qui se veut  être une critique de la question du « pourquoi ». Sans pour autant se borner sur les causes des événements racontés ou interprétés, l’argumentation vise la justification de ce qui est dit, fait ou pensé en cernant la question de « pourquoi l’existence de ceci ou de cela doit être tenue pour vraie ». Ici il faut se tourner vers le sujet qui, à l’aide d’une argumentation trouvera la validité de son dire.
            Enfin vient le dernier niveau qui, dans son investigation ne s’intéresse plus à la justification de l’action moyennant des arguments, mais analyse le milieu d’où jaillissent ces arguments. C’est la reconstruction ou la nouvelle radicalisation de l’argumentation en ce sens qu’elle veut savoir pourquoi les bonnes raisons de l’argumentation peuvent être jugées valides pour soutenir ce qui est dit. Alors que le discours argumentatif aborde la question de posséder la structure d’une vérité prouvée par l’argumentation, le discours reconstructif est un pouvoir d’aller plus loin pour voir les points de vue d’où pourrait être honorées et maintenues les prétentions universelles à la validité.
            Dans la deuxième partie de notre travail nous avons focalisé nos efforts sur la co-figuration de l’identité personnelle dans les systèmes sociaux, notamment le système technique, le système juridique et le système médiatique. Il faut affirmer avec Jean-Marc Ferry que « l’identité personnelle est certes organisée dans cette grammaire universelle qui définit tout à la fois l’identité catégorielle du moi, la structure ontologique du monde vécu, la communicabilité interculturelle des mondes ambiants et la communauté intersubjective des individus ».
            Poursuivant notre intention de redorer le blason de la communication interpersonnelle longtemps terni par des velléités techniques, disons que, dans le système technique, la communication entre les personnes et entre les services doit être de plus en plus perçus comme moyen privilégié d’accroître à la fois la valeur économique des prestations et la motivation psychologique des agents. Dans le système juridique en tant que système de gestion des droits et libertés des concernés, l’organisation doit  être avant tout ancré dans la discussion ouverte à tous de  façon à tenir compte des différents points de vue qui garantissent la légitimité et la validité des normes. La discussion dans le système médiatique permet à celui-ci de se légitimer comme porte-parole de l’opinion afin d’être consacré comme son médium quasi naturel chargé de fasciner le public.
            Cela nous conduit à porter notre regard sur le monde de la morale et de la politique pour montrer aussi que la dignité de l’homme dans une société se prouve par la valeur de sa liberté de s’exprimer dans un espace public promut par l’organisation politique.
            A ce qui concerne la morale, il nous sied de savoir que ce qui fonde la dignité de la personne humaine, ce n’est pas seulement le fait de pouvoir se soumettre à des lois raisonnables, c’est aussi et surtout élaborer soi-même les maximes renvoyant aux lois universelles de la raison. Ce qui concerne tout le monde doit être élaboré par tout le monde.
            Il y va de cette conviction que l’action politique doit faire mention des valeurs du discours reconstructif qui engage la communication sur la voie de la justice préalable dans laquelle la légitimité de la parole normative dans la politique se fonde sur la reconnaissance des actes qui l’on contredits.
            En somme, retenons qu’une affirmation doit nous guider et nous réconforter tout au long du processus de la lutte pour le mieux-être : toute société doit être, en un sens, une société discursive. Cette conviction nous servira comme assomption principale pour une autodétermination et une liberté  réelle de l’identité personnelle.

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